Comme ça s'écrit…


Ceux qu’on appelle problème

Posted in Réflexitude,Vittérature par Laurent Gidon sur 7 octobre, 2015
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Entre eux et nous la terre est continue. Pas de rupture, tout au plus une graduation de nous à eux zébrée de frontières. Il suffit de marcher pour que forcément nos pas se croisent. Destin commun, le nôtre, destin de particules mouvantes mal contenues dans des pays, des cultures, des langues, et amenées à se frotter.

La terre est continue entre nous. Les fossés creusés de main d’homme n’ont pas assez de profondeur pour séparer. Les remplir de morts, les laisser se remplir, ne peut que rétablir la continuité, la renforcer, la rendre plus présente à l’œil. L’œil est sujet à la peur.

Sur cette terre continue des barrières se dressent, visibles de loin pour bien dire « Restez chez vous ! » Donc pour rien. Il suffit de marcher pour que « chez vous » s’allonge. Personne n’est durablement protégé du pas inlassable, à part les morts. Il ne reste alors aux vivants qu’à apprendre l’autre. Façon de s’enseigner soi-même.

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Lecture en cours : Suttree, Cormac McCarthy