Comme ça s'écrit…


On ne va pas discuter

Posted in Non classé par Laurent Gidon sur 28 octobre, 2009
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Les goûts et les couleurs, tout ça, on ne va quand même pas s’abaisser à en discuter, hein ? Pas entre gens de bonne compagnie (et vous êtes de la meilleure, si, si, j’insiste, ne m’en veuillez pas de vous flatter, divins lecteurs). Mais quand même, il est permis de mentionner, à titre indicatif, que ce qui pue par là peut sentir la rose par ici.
Exemple : la gentille petite nouvelle que vous pouvez lire en ce moment dans Bifrost sous le titre alléchant de Viande qui pense, et qui fut acceptée par la revue sans correction (sauf un lissage au présent de narration), avait auparavant été refusée pour une anthologie. C’est un fait.
Ça ne veut rien dire, vont me détracter les détracteurs, parce que dans une antho il y a de la concurrence et qu’elle a peut-être été refusée juste parce que les autres soumissions étaient meilleures. C’est vrai. C’est pour cela que je ne discute pas. Je constate.

A contrario, le texte que j’avais mis cet été chez M@nuscrits de Léo Scheer, que pas mal d’entre vous ont lu et qui m’avait valu une mise en avant sur le blog de l’éditeur (avec des commentaires convoquant Faulkner ou Cronenberg), s’est vu refuser par une autre revue. Là, on lui trouvait de la force et une vision. Ici, on la rejetait parce que semblant écrite un peu trop platement et manquer de contenu. Les goûts et les couleurs, je ne discute pas.
Ceci juste pour dire deux petites choses :

  1. Toi, lecteur qui écris aussi, le soir à la chandelle, ne t’attends pas à faire l’unanimité, ni pour ni contre toi. Veille juste à ne pas provoquer que l’indifférence.
  2. Surtout, ne te décourage pas, ce qui a été refusé ici pourra enthousiasmer là. Sinon, écris autre chose et retente ta chance.

Ce que je viens de faire, ne gardant aucune aigreur à l’encontre du comité de lecture qui avait bien fait son travail en jugeant Dégradations trop platement écrite pour sa revue.
Je leur ai envoyé Le Confort me plaît, fantaisie socio-poilante sur le thème de… mais je vous laisse le découvrir avec le début :

Le Confort me plaît

Il avait d’abord pensé : « Encore un qui s’en va. Bien fait pour lui ! » Tel quel. Et avec une légitime fierté.
Éprouver de la compassion envers ses contemporains dévoyés n’était pas, pour lui, signe de grandeur d’âme. En revanche, accepter sans s’émouvoir le spectacle d’un jeune homme se faisant entraîner ainsi, tout hurlant de rage, les talons raclant le sol, voilà qui signalait l’homme de bien. Surtout en public, alors que personne d’autre ne bouge. Tout mouvement, toute contestation, même esquissée, passe immanquablement pour haïssable dans une société bien ordonnée. Maxime Diton en était convaincu, même si un soupçon de gêne le démangeait un peu.
Ensuite, il s’était justifié intérieurement : « Surtout qu’un foulard jaune autour du cou, c’est vraiment hideux. C’est plus qu’hideux, c’est dégoûtant, écœurant. Ça me révulse ! » Et c’était vrai. Maxime se sentait le cœur au bord des lèvres. Cette tache de couleur inconvenante lui avait agressé les yeux plus qu’il ne l’aurait cru.
Bien sûr, il savait que cela existait. Des êtres déviants osaient parfois, en privé, se livrer à ce genre de dépravation. Tout le monde était plus ou moins au courant. Mais, même si cela se disait à mots couverts, personne n’aurait osé jeter ainsi sa perversion à la face de tout un wagon de métro. Et voilà que cet olibrius se permettait un nœud jaune, à l’heure du retour au bercail, alors que tous ces employés harassés n’attendaient plus de la vie qu’une bonne douche, un bon repas standard devant un bon divertissement télé, puis une bonne nuit de sommeil réparateur. Un nœud jaune ! Il y avait de quoi vous vriller les rêves en forme de cauchemars obliquants. Quelle horreur, ce nœud jaune !
Enfin, Maxime quêta des yeux un peu de réconfort auprès de ses voisins de transport : « Dites-moi que, vous aussi, vous avez été choqués. Montrez-moi combien l’intervention des Régulateurs vous a paru juste et rassurante ! » Croyez bien qu’il trouva tout le réconfort voulu dans les regards qu’échangeaient les autres passagers.

Voilà, ça suffa comme ci.
Vous, en revanche, vous pouvez en discuter, les goûts, les couleurs (jaune ?), tout ça…

Revue de détail

Posted in Promo par Laurent Gidon sur 24 octobre, 2009
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Laissons exploser une légitime fierté : la revue Bifrost n°56 qui sort ces jours-ci en kiosque et librairie, publie une nouvelle de moi-même. Entre Jean-Marc Ligny (Monsieur AquaTM entre autre) et Ted Chiang, dont chaque texte est un événement. Pas moins.

BifrostJe m’incline respectueusement devant l’honneur qui est fait à mon texte et me redresse gonflé à l’orgueil sur l’air du « Ha, ha ! Quand même, hein ? »

Quant à vous, allez l’acheter ou commandez-le sur le site. Rien que la couverture m’épate et tout le dossier Jean-Marc Ligny à l’air de valoir son pesant d’eau en poudre (rajoutez à cette poudre 100 centilitres d’eau pour obtenir 1 litre d’eau parfaitement potable).

Bon, je laisse ceux qui liront se faire un avis sur ma prose qui, depuis publication, m’a complètement échappée. Juste un rappel : c’est le texte dont au sujet duquel je vous avais déjà longuement parlé ici.

Et un détail tordant dont je vous offre la croustillante primeur : je ne savais même pas qu’on était payé lorsque Bifrost vous publie. Avec mes exemplaires et un contrat d’édition, que croyez-vous que je reçus, ce matin ? Un chèque ! Un vrai. Sans prévenir. J’en suis encore sur le fessier.
Couillon de moi, jamais je ne cesserai d’être un débutant ébahi.

Un type épatant !

Posted in Promo par Laurent Gidon sur 20 octobre, 2009
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Je sais que le titre de ce billet a un petit côté désuet, de même qu’il est désuet aujourd’hui de bien se tenir et montrer du respect à ses contemporains, mais franchement là, ça mérite !
Ce week-end, j’étais invité au Salon des Écrivains de Villepreux (pour ceux qui ne savent pas où c’est, vous prenez le Transilien à Montparnasse, direction Mante-la-Jolie, et vous descendez à… Villepreux). Ça fait toujours du bien de faire l’auteur pour le plus grand bonheur des gens du coin venus voir à quoi ça ressemble. Mais je voulais surtout vous parler d’un type vraiment épatant : Jean-Luc Marcastel.

D’abord Jean-Luc est auteur. Il écrit des livres, comme Louis le Galoup ou Frankia, dont je ne peux pas parler franchement parce que je ne les ai pas lus, mais vous pouvez vous renseigner.
Ensuite, Jean-Luc a décidé de vivre de ses livres. C’est difficile, donc noble, et comme il y mets du cœur, c’est encore plus beau.
Mais c’est quand on voit Jean-Luc mouiller la chemise pour donner aux visiteurs du salon ce qu’ils sont venus chercher que l’on touche le côté vraiment épatant du bonhomme. Et quand je dis touche, c’est parce que ça me touche (répétition man, moi ?).

Jean-Luc est rond, avenant, souriant, jovial, exubérant, parle avec les mains et l’accent, et porte les rouflaquettes comme personne. Mais surtout, Jean-Luc a un truc : il fait de la dédicace une pure œuvre d’art. Un vrai show, avec de l’artisanat, du talent, de l’idée et de la magie. Merveilleux !

Au commencement, Jean-Luc tchatche. Pas des banalités, non : du profond, qui creuse dans la personnalité de son interlocuteur. Jamais de toute la journée je ne l’ai entendu se répéter. On pourrait croire que c’est pour se mettre le visiteur dans la poche. Que nenni ! C’est pour gagner du temps. Parce qu’il lui en faut, du temps.
Pendant qu’il tchatche, Jean-Luc applique un tampon sur un encreur qui, au lieu d’encrer, dépose une sorte de colle quasi incolore, puis il tamponne sévèrement le bouquin : paf !
Pourtant, pas de dessin, rien. Une vague trace. On aurait envie de rigoler : « raté Jean-Luc, retourne t’entraîner aux PTT ! » On aurait tort.
Phase 2 : tout en parlant, Jean-Luc choisit (ou laisse choisir) une poudre dans une collection de petits godets, poudre qu’il dépose généreusement sur son coup de tampon invisible. Puis, parce qu’il est prévoyant, il récupère le surplus de poudre en le faisant glisser sur une feuille opportunément placée sous le livre ouvert.
Phase 3 : Jean-Luc sort son HEAT GUN ! Une sorte de sèche-cheveux tubulaire qui fait un bruit d’hélicoptère et transforme la poudre restée collée sur le papier en une encre brillante, dessinant en relief un personnage ou quelques runes extraites du livre. On dirait que c’est coulé dans le métal. Magique !
Il ne lui reste plus qu’à tracer quelques mots appropriés à l’encre marron d’un stylo plume semblant taillé dans une branche de buis. Le visiteur tout ému repart avec son livre comme s’il tenait la bible de Gutemberg.

Triple avantage :

  1. le résultat est beau comme beau, totalement unique, changeant un bête livre de série en œuvre d’art.
  2. le temps que ça prend crée une queue de curieux devant son atelier (ce n’est plus une table de dédicace mais un véritable établi), et chacun sait que le monde attire le monde.
  3. enfin, le raffut de sa tuyère à embosser rameute les derniers visiteurs du fond qui ne sauraient pas encore qu’un type épatant dédicace là-bas, d’une manière totalement extraordinaire.

Retenez son nom (si vous ne le connaissez pas encore) : Jean-Luc Marcastel, auteur dédicaceur. Artiste complet.
Bravo Jean-Luc, continue, tu fais plaisir.

Et moi ? Ayant oublié mon heat gun, je n’ai dédicacé que 3 Djeeb, mais avec le sourire. Merci Jean-Luc, merci Villepreux !

Un dimanche à la ville

Posted in Promo par Laurent Gidon sur 12 octobre, 2009
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Un dimanche comme les autres, donc, pour la plupart d’entre vous. Paris, la pluie qui menace, rien de particulier…
Pas pour moi.
Parti à point d’heure alors que les excès de la veille au soir faisaient encore tanguer mon horizon (ce Tokay de Hongrie, quelle merveille ! Hongrois qu’on peut résister, pis non…), passé quatre heures dans le TGV à finir des textes à rendre pour lundi, foncé drop drop de Gare de Lyon jusqu’à Scylla en moins de 10 minutes grâce à la trottinette pouet pouet empruntée à mon fils, j’ai pu enfin me dégrailler le corgnolon d’une bière bien méritée en compagnie de, devinez qui ? Oui : Eric Holstein et Jérôme Noirez eux-mêmes. Non ? Si !

Passons sur mon numéro de groupie qui ma valu un regard excédé de la part de Noirôme, passons sur mon incapacité à suivre le pas conquérant d’Erlstein à travers la capitale (faut dire que je papotait avec la charmante Claire de chez Mnémos, et que ça me ralentit tout de suite l’allure) et revenons au fondamentaux : les passionnés de littérature et d’imaginaire en particulier sont une belle bande de chouettes garçons et garcettes qui méritent le voyage.
Il y avait donc Jveuxdusoleil, venue de chez A Vos Plumes et qui a eu la gentillesse de m’attendre et me biser avant de partir en vacances, Gutboy de chez partout où ça parle de SF, ainsi que William, Stéphane, Raphaël « merci pour ta chronique » Gazel, puis Mélanie Fazi elle-même, Nathrakh lui-même, Charlotte, Christian, Marine, RMD… tous ces gens qui n’étaient pas venus que pour moi (y avait quand même Noirstein et Holrez) mais m’ont gentiment donné l’impression d’exister.
Et surtout Xavier de Scylla et Clément d’Ys, sans qui ce dimanche n’aurait été qu’un jour du seigneur comme les autres.

Donc voilà, j’ai bien aimé, merci à tous (et les quatre heures de retour m’ont même permis de finir mes textes pour ce matin alors hein ? c’est pas beau la vie ?)

D’ailleurs j’en reprends dès samedi prochain, pour le célèbre Salon des écrivains de Villepreux. Chanceux de moi !

« Bla » fait le clavier ; « Bla » répond l’écran

Posted in Djeeb,Promo par Laurent Gidon sur 8 octobre, 2009
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En ces temps incertains, l’être humain désemparé cherche LA vérité dans les lieux et les esprits les plus obscurs, avec parfois – miracle ! – une étincelle de quelque chose qui ressemble à une révélation.

Et parfois pas.

Cette introduction poseuse juste pour vous dire que le site Atemporel m’a interrogé sur la vie, l’univers et tout le reste, dont Djeeb le Chanceur. Surtout sur Djeeb, en fait, pour être honnête.
J’avais d’ailleurs fait de même pour le site d’ActuSF, parce que la liberté d’expression ne s’use que si l’on ne s’en sert pas.

Il en ressort, si vous n’avez pas envie de tout lire, que ma femme n’a plus quinze ans, qu’on se chauffe au bois et qu’en Normandie il y a des marées. Avouez que c’est du lourd.

Pour en savoir plus, notamment sur Jérôme Noirez et Eric Holstein, rendez-vous chez Scylla ce dimanche 11 octobre, de 15 à 18 heures. En cherchant bien, vous me trouverez dans le fond, à l’ombre de ces deux géants des lettres. Si j’ai l’air trop seul, venez me glisser un petit mot : je promets de ne pas mordre.

Si certain trouvent que je me répète un peu, je ne répondrais que ceci : entre « Bla » et « Bla », la différence est infinitésimale, sauf si on vous le chante sur un autre air. Et comme disait mon grand ami David Ogilvy : « Si vous n’avez rien à dire, chantez-le ! »

Y a des jours…

Posted in Non classé par Laurent Gidon sur 6 octobre, 2009

Si vous croyez que c’est parce que je n’ai rien à dire que je vais me retenir de l’écrire, vous êtes dans l’erreur comme les pieds sont dans le plat. Je ne vais même pas tenter de vous convaincre que tout va mal, il suffit d’ouvrir un journal pour ça… ou simplement d’ouvrir une fenêtre, tenez : sentez comme ça pue !

Et alors ? demanderez-vous ?

Et alors MERDE ! (vous voyez bien que ça pue)

Bon, plutôt que vous infliger la liste non exhaustive de tout ce qui fout le camp ou métastase le quotidien (l’avenir aussi est touché, notez bien), je me contenterai d’une photo qui illustre assez bien l’idée que je me fais du monde comme il va.

C'est beau une plage sous une mer d'huile

C'est beau une plage sous une mer d'huile

Happy again !

Posted in Non classé par Laurent Gidon sur 2 octobre, 2009
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La nouvelle du jour (enfin… celle d’hier) s’énonce ainsi :

Hélène Ramdani rejoint l’équipe de Mnémos !

Dit comme ça, déjà, ça vous coupe la ficelle du string, non ?

Pourtant, accrochez-vous à ce qui reste :

Hélène, non contente d’être la très méritante dédicataire de Djeeb le Chanceur a aussi piloté le Navire en Pleine Ville tout autour des littératures de genre avec des bollocks. Une sorte de pédigrée, quoi. Mais alors, quand vous saurez qu’Hélène m’a gentiment envoyé un mail en réponse à ma candide interrogation (« Et tu feras quoi là-bas ? Mousse, gabier ou capitaine ? ») elle m’a répondu sans la moindre précaution oratoire « Ton prochain bouquin chez Mnémos »

Voilà.

Prochain.

Bouquin.

Mnémos.

Et avec Hélène au fouet en plus.

Je sens que ça va être bon. Happy again and ever after.

Hélène

Photo D. Béretzki

Happy me !

Posted in Djeeb,Promo par Laurent Gidon sur 1 octobre, 2009
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Vive le jeudi !

D’abord, j’ai bien dormi, et ensuite je me réveille en découvrant l’interview que me consacre le site ActuSF.

Je l’ai relue (les esprits supérieurs diront que j’aurais mieux fait de relire avant) et je trouve que je ne m’en sors pas trop mal : si je dis des ânerie, eh bien ce sont MES âneries, qui me représentent aussi fidèlement qu’une radio des poumons.

En plus, les liens proposés avec l’interview permettent de relire la critique de Laurent Lavadou sur Aria des Brumes, et franchement, je ne me souvenais plus que quelqu’un avait écrit autant de trucs intelligents sur mon petit Aria.

Merci jeudi, merci ActuSF, à vous les studios !