Comme ça s'écrit…


Scénarios Désespoirs

Posted in Promo,Réflexitude,Vittérature par Laurent Gidon sur 4 janvier, 2023

Dans au moins une de ses conférences Alain Damasio développe la notion de pré-scénarisation des comportements via l’imaginaire. Les narrations dans lesquelles nous baignons, du roman à la série télé, préparent les esprits et les corps à réagir d’une certaine façon à des situations qui peuvent advenir dans la réalité.
Sans même parler des sujets traités, le choix répété d’une structure narrative plutôt qu’une autre constitue un outil de formatage particulièrement efficace, puisque souvent inconscient chez le lecteur ou le spectateur. Construire toutes les histoires que l’on publie sur les ressorts du thriller, ceci bien sûr pour des raisons d’efficacité narrative « sinon ce sera chiant, ça se vendra pas », me semble jouer un rôle majeur.

Les éditeurs, lorsqu’on leur parle de censure, clament haut et fort qu’aucune censure n’est pratiquée dans l’édition française, que bien sûr tous les sujets y ont leur place.
C’est vrai pour les sujets, mais pas pour les structures narratives.
Il suffit à un décideur littéraire (ou commercial) de dire « ça manque de tension, ça ne fonctionne pas, ça ne se vendra pas… » pour refuser un texte qui sort des schémas narratifs consacrés par l’habitude et les chiffres de vente. Sans penser à mal.
Pas de censure donc, mais un pragmatisme qui concentre toute la production, notamment dans les domaines de l’imaginaire, sur une seule façon de raconter les histoires, et donc de pré-scénariser les esprits.

J’ai récemment accepté d’écrire pour la revue Galaxie (n°81, en précommande ICI) un article sur la Red Team. sujet sur lequel j’avais déjà commis un post ici, voici 18 mois.
On m’a demandé cette fois-ci d’argumenter en faveur de cette équipe d’auteurs de SF et de designers soit engagée pour penser les menaces et la guerre à l’horizon 2035. Un autre article devait argumenter contre.
L’exercice de logique et d’empathie me paraissait intéressant, puisque a priori j’étais opposé principe d’artiste inféodés à un pouvoir militaire : j’allais devoir penser contre moi-même.
Tellement obnubilé par cette idée d’opposition à ma propre opinion, j’ai oublié de traiter l’écueil majeur que représente la pré-scénarisation.

Pourtant, le mot scénario est omniprésent dans la communication de la Red Team.
En les publiant sur Internet, en les racontant dans déjà au moins un livre, ses membres participent à une pré-scénarisation que je formulerais ainsi : « à l’avenir il y aura toujours des menaces, de formes inattendues, mais déjà prises en compte par ceux qui nous défendent ». Ce serait presque rassurant en première lecture.
Le sous-texte induit cependant cette injonction : « ayez peur de l’avenir comme les moutons du loup, mais faites confiance à vos bergers pour contrer les futures attaques de nouvelles races de loups.
(je reprends ici intentionnellement la typologie énoncée par le père de Chris Kyle dans le film de Clint Eastwood).

Mon inconscient a bien fait de me masquer ce point de vue car je dois bien reconnaître a posteriori que, sous cet angle, je ne trouve pas d’argument pour défendre la Red Team.
Il ne s’agit pas d’un organe de propagande – trop gros, trop ridicule, le style presque fasciste de l’iconographie en démine le spectre par le second degré – mais d’un outil de plus pour limiter l’imaginaire à une désespérante forme d’affrontement permanent.
Ainsi coincés dans ces narrations préalables, nous ne pouvons plus qu’envisager l’autre comme un ennemi à venir, et surtout accepter par avance tout ce qu’on nous imposera, pour nous en protéger, forcément pour nous protéger.
La Red Team, c’est ça : un carcan de pensée supplémentaire pour paver l’avenir, enfer et bonnes intentions mêlés.
En réponse, je me permettrai juste de citer de nouveau Joë Bousquet : « L’écrivain qui cherche à faire désespérer l’homme de lui-même est un médiocre et un salaud« .

En écho, j’ai lu Desperados, de Joseph O’Connor, traduit par Pierrick Masquart et gérard Meudal chez Phébus, et c’était plutôt bien, côté désepérance. Bonne Année !

Scriptorium

Posted in Berliner Round,Promo,Une Face, une trace !,Vittérature par Laurent Gidon sur 10 mars, 2021

Petit point sur les travaux en cours.

Une version présentable de Berliner Round (présentable… à un éditeur, bien sûr) est achevée après plusieurs mois de retravail.
Le bébé atteint un total de 640 mille signes (espaces comprises, toujours) ce qui donnerait un joli bouquin d’au moins 350 pages. J’ai commencé à sélectionner les maisons que cela pourrait intéresser.
On oublie d’ailleurs souvent de mentionner ce travail très chronophage et dispendieux (car non rémunéré, bien sûr) parmi les multiples activités de l’écriveur : chercher son prochain éditeur.
Même à l’auteur bien installé au pays des lettres il suffit qu’un projet abouti ne convienne pas à son éditeur habituel pour qu’il lui faille se remettre à un travail de débutant, prendre son téléphone, son courriel ou sa plume afin de dénicher le professionnel adéquat. En l’occurrence, je ne vois pas les éditions du Mont-Blanc ou Mnémos endosser mes souvenirs de service militaire.
Alors il faut tamiser la toile et préparer des courriers – voire des dossiers complets – pour mettre en relation ce texte et l’entreprise qui le mènera peut-être jusqu’en librairie. C’est du travail.

A ce sujet, je me permets de signaler à quelque écriveur de passage le très utile site edit-it.fr (clic) qui recense la plupart des maisons d’éditions (un annuaire, quoi) et permet de les trier selon des critères intéressants, notamment le type de textes publiés ou l’acceptation des manuscrits par mail (bien mieux qu’un annuaire, donc).

Pour assurer la promotion de Une Face, une trace ! j’ai passé un certain temps à faire le tour des librairies locales, à rédiger des dossiers de presse et à faire acte de présence sur les résosocios. Ce temps est prévu par contrat avec les éditions du Mont-Blanc, mais pas payé.
L’attaché de presse de l’éditeur (merci Claude!) me tient au courant de ce qui peut s’en dire ici ou là. Pour l’instant, nada ou presque. Heureusement, j’ai des retours directs de certains lecteurs qui me rassurent : le livre plaît. Et les libraires, l’ont-ils lu ? Allez savoir…

Je viens aussi de passer un certain temps à remplir un dossier de demande de bourse d’écriture qui, si je l’obtiens – devrait me permettre de participer au budget familial dans les mois qui viennent.
J’avais déjà pu bénéficier d’une telle bourse en 2010 pour L’Abri des regards.
Cette année, j’ai commencé par monter tout un dossier sur La Bousculante, roman énervé que je cogne régulièrement depuis près d’une décennie sans parvenir à lui donner une forme définitive. Et puis, après une bonne semaine de travail (rédaction de synopsis et présentation, sélection d’extraits dans un fichier comptant déjà plus de quatre cent mille caractères), je n’y crois plus, j’abandonne.
Mais je n’abandonne pas la bourse, au contraire. Je reprends tout à zéro et réussis à boucler à la limite du temps réglementaire.
Dans la lignée de ma collaboration avec les éditions du Mont-Blanc, c’est maintenant pour un projet orienté escalade que j’impètre : Nulle Part n’existe pas.
Voici ce qu’en dit le synopsis attaché à mon dossier :

Aborder l’évolution d’une relation toxique par l’intermédiaire des sensations physiques. D’une guerre des corps que tout oppose, conduire les personnages vers la paix des esprits.
Le corps du père, toujours en quête de légèreté, appelé vers le haut, la montagne, la verticale, mais empêché par le poids du travail, de la famille, du passé.
Le corps de la fille, solide, puissant, ancré dans une horizontalité fonceuse, mais qui apprend à s’élever, acquisition d’une dimension complémentaire indispensable à son équilibre. C’est au moment où elle atteint cet équilibre aussi émotionnel que physique qu’il se dérobe sous elle dans une chute fatale. Fin du combat ? Non, car le père ne s’avoue pas vaincu et poursuit seul cette bataille déjà perdue.

J’attends le verdict avec une certaine impatience (mon banquier aussi). Et j’en profite pour avancer le projet, notamment en écrivant le chapitre final (il me suffira ensuite d’inventer le milieu pour le recoller à l’incipit).
En voici le dernier paragraphe :

L’hélicoptère l’arrache au sol et ne l’emmène pas seulement vers l’hôpital. Il s’envole vers le temps qui vient, vers la vie qui propose et exige, vers sa femme qui ne sera plus la mère de personne, lui en voudra tellement et s’adaptera peut-être à la brutalité de ce qui vient de changer. Il ne délire plus, laisse échapper ce qui collait encore à lui de l’âme de leur fille. Une délivrance parallèle à la libération du chagrin. Bien-être opioïde et larmes en cascades. Les secousses de la carlingue activent le mélange des sensations éparses comme les couleurs d’un pot de peinture jeté sur la vie et un tout nouveau continent s’ouvre à lui.

L’aiguille de la Dibona, où se cristallise la fin du livre

Autre activité qui m’occupe depuis quelques jours : ma comptabilité professionnelle.
C’est incroyable ce qu’il a fallu d’invention à nos dirigeants successifs pour contrôler et disséquer nos revenus afin d’en presser tout le jus.
Chaque année, la même constatation catastrophée sur la complexité et la technicité des multiples outils à mettre en œuvre dans un seul but : que pas un seul euro ne passe à travers les mailles. Le marché de la comptabilité me semble être, à égalité avec celui des avocats, le gouffre majeur de notre économie pseudo-libérale.
Imaginez par exemple qu’il faut une feuille de calcul spéciale pour ventiler une taxe – la CSG, pour bien la nommer – afin de séparer sa part déductible des revenus de sa part non déductible en prenant en compte les réintégrations de l’année N-1 et les appels de cotisation de l’année N. Et ce n’est qu’un exemple parmi les dix ou quinze autres calculs que je dois ensuite soumettre à l’approbation d’une association de gestion avant – gloire ! – de l’adresser aux services de l’Etat – cette entreprise à le gestion calamiteuse – pour avoir le droit de contribuer à la richesse nationale (euphémisme).

Heureusement, une entorse vicieuse me cheville à mon siège et m’aide à rester sourd aux appels du beau temps qui réjouit les falaises. Les copains grimpent sans moi. Le bouleau abattu qu’il faudrait débiter attend patiemment mon rétablissement.

Débiter le boulot, c’est ma croix…

Ah, dans cette frénésie calculatrice et rédactionnelle j’ai trouvé le temps, l’énergie et un peu de créativité pour écrire une page du prochain Djeeb, Scoriolis, lequel avance à un pas de sénateur arthritique.

Quelle face, quelle trace ?

Posted in Promo,Une Face, une trace ! par Laurent Gidon sur 22 février, 2021

En entreprenant l’écriture de Une Face, une trace ! j’avais pour seule idée directrice de m’éloigner des fantasmagories – de qualité, souvent de qualité – que l’édition jeunesse proposait en masse à mes enfants.
Pas de sorcellerie donc, pas de mondes parallèles, ni même de fin du monde, pas d’enquête ou d’intrigue adultes confiées à des gamins, façon Bugsy Malone : rien que du réalisme, aussi bien dans l’aventure que dans la psychologie.
Je ne sais pas si j’ai tenu le concept, vu de l’extérieur, mais c’est encore l’idée que je m’en fais.

Pourquoi lancer l’aventure dans l’univers du ski, du freeride, de la haute montagne ? Parce que c’était ce que je connaissais, au moins un peu.
Je skie depuis que j’ai deux ou trois ans, mes parents m’ayant très tôt initié à ce qui s’appelait alors du toute neige, tout terrain, autrement dit : n’importe où sauf la piste.
En travaillant pour la communication de la marque Salomon j’avais pu participer au X-Wing Transalp, ce rallye qui conduisit une trentaine de pro-riders (et quelques amateurs) de Val-Thorens à Sölden en passant par Chamonix, Zermatt et Saint-Moritz.
J’y avais côtoyé des skieurs du World Tour comme Enak Gavaggio ou Kaj Zackrisson (qu’on retrouve à peine maquillés dans le roman), mais aussi toute une équipe de production qui nous suivait à la trace pour ramener le plus d’images possible.
J’avais retrouvé certains d’entre eux, ainsi que des guides de Chamonix, des moniteurs de la Clusaz, lors de plusieurs participations au Derby de la Meije.
J’ai toujours été impressionné par le professionnalisme et l’engagement physique de ces amoureux de la montagne. Ce qu’ils sont et ce que j’ai vécu avec eux irrigue tout le livre.

Kaj et Enak

Il y avait aussi en arrière-plan le domaine de La Grave – La Meije, à ma connaissance seul espace en France où le ski est totalement libre, sans rien d’autre qu’un téléphérique, un téléski de glacier et une infinité de traces possibles.
Je voulais rendre hommage à cet esprit de liberté et de responsabilité offert à ceux qui veulent autre chose qu’une montagne aseptisée transformée en parc d’attraction.
Par respect pour la réalité complexe du lieu, je l’ai renommé Montaigü dans le livre, ce qui m’a permis de prendre quelques libertés pour les besoins de l’histoire. Mais l’esprit demeure.
Un éditeur avait refusé le manuscrit en arguant qu’il y avait « trop de ski ». J’en ai enlevé un peu, pour fluidifier. Il reste donc beaucoup de ski.
C’est écrit « du bout des spatules » comme me l’a dit une lectrice déjà âgée, et peut-être est-ce ce réalisme technique qui a séduit Catherine Destivelle pour le publier enfin.

La Grave – La Meije

Un premier projet du livre, commencé en 2014, s’appelait Le Retour de la neige. Le titre définitif m’est ensuite apparu en référence à l’expression qui décrit l’ambition de tout pur freerider : poser une seule trace sur une face de neige vierge, et puis aller voir plus loin, plus haut, chercher un autre espace où apposer sa griffe.
C’est de cet esprit, aventureux et authentique, que le jeune héros est en quête. Il se cherche et se trouvera en osant aller plus loin et plus haut qu’il n’aurait osé le faire au début. Il n’y arrivera pas seul.
C’est là qu’intervient la dernière composante du roman. Je voulais qu’à travers les difficultés de la montagne et de la neige un fils retrouve son père.
J’avais même dessiné sur un croquis de montagne avec glacier, falaises, barres rocheuses et moraines, le trajet possible des deux personnages se cherchant sans le savoir et se découvrant au pic du danger. Il n’en reste presque rien dans la version finale, sauf l’idée du danger présidant aux retrouvailles.

Photo C. Margot

Dernier élément très personnel, la découverte d’un des personnages enseveli sous une avalanche. Je l’ai vécu à la virgule près la veille d’un Derby à la Meije, sauf que le skieur que j’ai dégagé était mort sur le coup.
Romain, tout ça c’est un peu pour toi aussi.

On trouve en extrait les 20 première pages sur le site de l’éditeur.
En voici quelques autres.
Sur les sensations :

D’accord, c’est top quand elle vous glisse sous les skis, mais la neige a aussi un côté obscur : à pied, il n’y a pas pire pour vous empêcher d’avancer.
Chaque pas me coupe le souffle et me casse un peu plus l’énergie. Je pose le pied sur la couche fraîche, et crac ! tout s’enfonce jusqu’au genou. Les chaussures pèsent une tonne, les fixations des skis me font mal à l’épaule, mes lunettes glissent sur mon nez gluant de sueur et d’écran total.
Même respirer devient crevant…
J’ai un peu de mal à l’admettre, surtout en public, mais physiquement je suis une larve. Ce matin, personne à impressionner, je n’ai pas besoin de faire semblant : c’est dur, je n’en peux plus, j’ai bien envie de m’arrêter.
Quelle idée d’avoir bravé l’interdiction maternelle !
Pourtant, il fait beau. Après la nuit étoilée, l’air est vif. Je remonte un joli chemin qui serpente à flanc de forêt. Un reste de givre recouvre tout ce qui dépasse de la poudre : piquets d’alpage, branches cassées, tiges de gentiane. Il y a des traces de bestioles, qui rampent ou qui sautillent. Parfois, un arbre secoue un peu de sa neige. Le paquet tombe avec un plof assourdi. Et parfois ça me tombe dessus. Au début, c’est drôle, et puis ça fond, ça me dégouline froid dans le cou. Moins drôle.

Et à la descente :

Je n’ai jamais vu la neige comme ça. Non, je ne l’ai jamais ressentie comme ça. Après un peu de réglage et quelques virages de chauffe, j’ai l’impression d’avoir passé toute ma vie sur ces skis. Ce ne sont pas des excroissances encombrantes qu’il faudrait faire obéir en force. Ils font partie de moi. Ils me prolongent, efficaces, sensibles, agiles…
Bon, la qualité de la neige y est pour beaucoup. C’est comme skier sur un nuage sans s’y enfoncer. Au début je cherche à relever mes spatules pour les faire sortir de cette crème fouettée, mais ce n’est même pas nécessaire. Dès que je prends un peu de vitesse, mes skis déjaugent et flottent, naturellement, comme en lévitation. L’épaisse couche de fraîche lisse les reliefs. Je sens que je peux aller partout, serein, sans chercher LA trajectoire qui va me permettre d’avoir l’air cool sans me vautrer. Bref, c’est le bonheur.
Un double bonheur, parce que j’entrelace mes courbes à celles de Claudie.

Face au danger et à la peur :

J’ai de nouveau la trouille. Ça me bloque. Je regarde ce tremplin de pierre et je ne vois qu’un grand blanc avec un sifflement entre les oreilles. Pas moyen. C’est trop dur…
– Dis donc, t’en as pas marre de vivre comme une larve ? Je te dis même pas ça à cause des gars qui attendent là-dessous, non : c’est pour toi. Pour une fois, tu pourrais peut-être prendre un risque malgré la pétoche, et te faire un peu confiance, non ?
La pétoche ? La certitude, oui ! Je vais me faire mal. Je suis sûr que je vais rater un truc et me faire mal. Ça va cogner, riper, valdinguer, je ne sais pas, mais je sens déjà le truc foirer. De toute façon, je foire tout. Tout le temps… Et voilà le visage de Clo, en surimpression sur le grand vide blanc.
Ras le bol, j’ai envie d’en finir. Là, devant moi, elle m’a souri comme dans un rêve qui dirait oui, et mes spatules ont basculé dans la pente malgré une vilaine envie mal placée, une envie de vomir.
Pas moyen de freiner, je suis déjà sur les rochers. Il a dit quoi ? Légère détente… Je m’envole sur un bourrelet de glace qui me renvoie les genoux dans le menton. L’arrière d’un ski touche une pierre. C’est mort, alors ? Pas tout à fait : le petit choc me bascule juste en avant, un peu de biais. Je mouline des bâtons pour garder un semblant d’équilibre.
Je tombe à Mach 12 et pourtant ça me paraît long, long. Impression que mon cœur remonte dans la gorge. De toute façon, il s’est arrêté de battre… Et puis prouf ! Je m’écrase de travers dans quelque chose de mou, comme si on m’avait jeté contre un matelas. Mon bras droit se plante dans la neige. Il fait une ancre et je tourne autour à m’en disloquer l’épaule. Je pars en vrillant à plat, façon étoile de mer. Et mes skis me retiennent tête en bas, ciel à l’envers.
Je l’ai fait !
Bon, pas aussi vite et bien que j’aurais dû, mais au moins je l’ai fait. J’ai mal partout, ça sonne les cloches dans ma tête. Mais je l’ai fait. J’ai l’impression que mon cœur a giclé de ma gorge et cogne à l’air libre, quelque part sur ma poitrine, tant pis, je l’ai fait.
– Ça va, en bas ?

Touchons du bois

Posted in Promo,Une Face, une trace !,Vittérature par Laurent Gidon sur 5 février, 2021
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Le bouleau derrière sa forêt de noisetiers

Désolé, c’est la saison qui veut ça : quand je pose le clavier, c’est pour prendre la tronçonneuse.
Comme chaque année j’ai envie de partager cette joie primale que je trouve à faire mon bois pour l’an prochain. Il y a dans cette activité réchauffante un fantasme d’autonomie, un peu comme si je sortais notre pétrole ou notre électricité du jardin. En plus propre… encore que.
De la joie et de la sueur. Quand je rentre, je ne pue pas que l’huile de chaîne.
Cette année il a fallu abattre tout un bosquet de noisetiers qui avait poussé au pied d’un grand bouleau que j’avais déjà écrêté voici un bon lustre.
Rien que les noisetiers, c’est déjà quatre jours de travail et presque assez de bois pour l’hiver à venir.
J’y retourne quand même demain avec mon fils, régler son compte au bouleau qui menace le jardin du voisin. Deux bûcherons ne seront pas de trop.

Deux jours de boulot plus tard, on est à mi-chemin

Pourquoi vous parler de bois avec cette constance annuelle métronomique ?
Peut-être parce qu’il se cache sous ces pratiques d’un autre âge celles d’âges à venir.
Il va falloir nous y faire : vivre en société ce n’est pas se reposer toujours sur la société. Surtout si pour cause de virus, de climat ou d’éffondrite aiguë la société se réduit à peau de village.
Reprendre les choses en main, les mettre dans le cambouis (les mains, pas les choses), retrouver au passage quelques savoir-faire.
Et s’apercevoir que ce n’est pas survivre, mais bien vivre, en y mettant du sens, un peu comme le travail chez Alpar (clic).
Enfin, c’est ce que je me dis pour m’encourager lorsque la tronçonneuse pèse au bout des bras…

Hop, 3 stères de noisetier recoupé en 33 et bien rangées

Alors voilà, je suis très content et même rose de fierté (rendez-vous compte, j’ai reçu par courriel les félicitations de Jean-Paul Dubois !) pour la sortie de Une Face, une trace ! (clic), mais ça y est, le bouquin vit sa vit en librairie, je lâche l’affaire et je m’occupe du bois.
Sauf si bien sûr un collège ou un lycée me demande une intervention, un atelier d’écriture, ou simplement une rencontre lecture. D’ailleurs, si vous connaissez des profs ou des responsables de CDI, n’hésitez pas à transmettre la bonne parole.

Allez, je ne résiste pas au plaisir de vous le remontrer :

En rayon à la librairie Rue de Verneuil, Annecy

Signe Indien vaincu !

Posted in Promo,Textes,Une Face, une trace ! par Laurent Gidon sur 27 janvier, 2021
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Vaincre le signe indien… Certes, l’expression date un peu, mais cette ancienneté-même vaut sens : avec la parution aujourd’hui de Une Face, une trace !, c’est 10 ans de poisse éditoriale qui s’effacent, ouf !

Le voici dans le rayon sport/montagne du magasin Cultura d’Annecy.
On devrait le trouver aussi dans toutes les bonnes librairies de France, diffuseur (Glénat) et distributeur (Hachette) ayant sans doute très bien fait leur travail.
Le mien est d’en causer un peu ici…

Donc, Une Face, une trace !
Bienvenue dans un roman jeunesse qui parle de montagne, de ski en liberté (surprenant, non?), mais aussi de quête de soi, d’éveil à la vie, voire de quête du père (encore plus surprenant, n’est-il pas?).
Le titre évoque une exclamation (d’où le point ad hoc) souvent entendue devant une pente vierge : un pur freerider signe la face d’une seule trace et va donc chercher toujours plus loin, au prix de toujours plus d’efforts, le terrain préservé de ses exploits secrets.
Si je me souviens ce que j’avais en tête en l’écrivant, il s’agissait pour moi d’éviter tout ce qui est devenu cliché dans la littérature pour adolescents : l’échappatoire par les mondes imaginaires et la surdramatisation des scénarios.
L’action se veut donc très réaliste, proche de ce que chacun a pu vivre en débutant dans un sport à risque ou en cherchant sa place dans un nouveau cadre.
Ce qui fait progresser l’histoire (je n’aime pas le mot intrigue en l’occurrence), c’est le besoin d’évolution du personnage principal face aux obstacles – à sa mesure – que lui propose la vie au quotidien.
Et puis il y a la montagne, la neige et la glace, les sensations de glisse, la pique du danger… En période de confinements et couvre-feu, ça dépayse et donne à rêver.

Land art – Andy Goldsworthy

Il a fallu du temps pour que ce livre trouve son écrin éditorial idéal.
Les éditions du Mont-Blanc me semblent lui aller comme un gant (de ski).
J’ai eu la chance de travailler avec l’équipe de Catherine Destivelle, et notamment avec Laure Roussel pour la traque des fautes et impropriétés. Grâce à sa précision intraitable le produit fini est probablement celui dont je suis le plus fier (à égalité avec les Blaguaparts qui étaient assez proches de la perfection éditoriale).

Maintenant, je le laisse aller.
Il est assez grand pour marcher sur ses propres jambes… ou glisser dré dans l’pentu !
Aux lecteurs de me dire à l’occasion si ça valait tous ces efforts.

Une Face, une trace !
Laurent Gidon
Éditions du Mont-Blanc – janvier 2021
Roman jeunesse dès 12 ans
360 pages
12,50 € – En librairie ou sur le site de l’éditeur (clic)

Teasing (2) : Merci Catherine !

Posted in Admiration,Promo par Laurent Gidon sur 13 janvier, 2021
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Nous sommes en novembre 2019, au 1er Salon de l’Escalade.
C’est la journée réservée aux pros. J’y ai été invité en tant que dirigeant de club.
L’ambiance est joviale, des gens qui se connaissent et s’apprécient échangent sur des questions de matériel ou d’organisation. Le virus n’a pas encore fait irruption dans nos vies.
Je fais le tour pour rencontrer des fournisseurs de prises et de cordes quand je remarque une dame dont le visage me dit quelque chose. Son nom inscrit derrière, en fond de stand, lève le suspense : c’est Catherine Destivelle !

Celle qui fut la première championne d’escalade et la plus grande alpiniste de sa génération est aujourd’hui éditrice. Sa maison, les Éditions du Mont-Blanc (clic), est installée aux Houches, à moins de cent kilomètres de chez moi.
Je n’ai pas encore eu l’occasion de feuilleter ses parutions, alors j’en profite.
C’est de la belle ouvrage, vraiment. On sent des choix éditoriaux dictés par la passion de la montagne, l’engagement personnel et l’importance de la technique derrière l’exploit.
Il y a même une collection jeunesse… et il se trouve que j’ai dans mes cartons le manuscrit d’un roman pour ados dont le thème est le ski freeride, et le cadre la haute montagne.

Catherine Destivelle n’est pas venue sur le salon – dont elle est la marraine – pour se faire aborder par des auteurs en mal de publication. Elle se trouve d’ailleurs en plein enregistrement d’une interview vidéo.
Je repasse un peu plus tard et entame la discussion.
Sans en rajouter je réussis à lui exprimer l’admiration qu’elle a suscitée chez moi et l’émotion que j’éprouve à la rencontrer en vrai. C’est tout juste si je parviens à lui parler de mon manuscrit.
« Le mieux c’est de me l’envoyer, je le lirai. »
Évidemment je n’ai pas le texte imprimé dans ma poche. Je reviens donc au salon le lendemain pour lui en remettre un tirage spécial.
Cette fois-ci il y a énormément de monde. Son stand est plein. Des adultes venus la saluer et témoigner de leur admiration, des jeunes qui feuillettent ses livres…
J’attends un moment calme pour lui glisser mon texte qu’elle pose sur une pile de livres.
Le lira-t-elle ? Je l’espère. Elle l’a dit, et j’ai de Mme Destivelle l’image d’une personne qui fait ce qu’elle dit.
Le temps passe, je n’oublie pas l’affaire.
En janvier, je lui adresse mes vœux et en profite pour demander si le roman l’intéresse. Son assistante me répond qu’il est en lecture. Chouette !
Début mars, un nouveau message arrive :

Bonne nouvelle ! Nous avons le plaisir de vous annoncer que nous souhaitons publier votre manuscrit aux Éditions du Mont-Blanc ! Nous pensons l’intégrer dans notre collection pour adolescents « Vertigo ».

Voilà, c’est reparti : merci Catherine !

C’est là que ça se passe

Teaser (1)

Posted in Promo par Laurent Gidon sur 4 janvier, 2021
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Tout est dans le titre…

« Que dire, et où le dire »

Posted in Lecture,Promo par Laurent Gidon sur 4 août, 2020

Quand vous prenez la plume, vérifiez qu’elle est bien chargée

Dans une lettre ouverte disponible ici (clic) le Comité international des éditeurs indépendants, représentant 750 maisons d’édition de 55 pays, appelle « les auteurs, les universitaires et les intellectuels à travailler pour des projets dont la vocation est de transformer l’ordre des choses et non de le consolider, à publier leurs œuvres dans les maisons d’édition indépendantes de leur pays, et à privilégier également ce type de maisons lorsqu’il s’agit de céder les droits étrangers et de traduction. »

Cet appel a pour but déclaré « d’éviter que les œuvres ne continuent à renforcer la domination du grand capital tout comme la concentration des groupes d’entreprises et des transnationales. »
Ceci bien sûr pour « sauvegarder le monde et la dignité humaine. »

Je les rejoins sur tous ces points, notamment parce que conçois, comme eux, qu’il est « nécessaire de lutter, sans relâche, contre la logique d’accumulation prédatrice et insatiable qui prévaut dans tous les domaines, comme un ethos de notre temps. »
(sauf que je n’aurais pas employé le terme ethos que je ne comprends pas bien, heureusement Ternet est mon ami, on en apprend tous les jours)

Les auteurs de l’appel partent du constat « que beaucoup d’idées et d’écrits cherchant à promouvoir le débat, la création et la pensée critique, la justice et l’égalité sont publiés dans des grands conglomérats aux multiples labels éditoriaux. »
C’est sans doute vrai dans la plupart des pays, même si de nombreux contre-exemples peuvent faire croire au contraire.
C’est bien d’ailleurs le génie des grands conglomérats de produire des œuvres que l’on pourrait qualifier de « révolutionnaires » ou « révoltées » pour les transformer en pur divertissement à consommer.
Car, comme le mentionne l’appel : « le pouvoir transformateur de ces œuvres n’est-il pas réduit à néant lorsqu’elles plongent dans les rouages de l’industrie du divertissement ? »

Voilà. Et donc, il y a « urgence à changer de modèle afin de sauvegarder la planète et la dignité de ses habitants. »
Comment faire ? Foin de divertissement, privilégions l’édition indépendante.
(j’ai l’air ironique, comme ça, mais je pense que séparer divertissement et impact est une erreur : il est possible d’infléchir les idées en investissant le divertissement, sinon on laisse l’impact énorme et quotidien du divertissement consolider les idées prédatrices des conglomérats)
C’est parti !

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Pour exacerber mon côté révolutionnaire, je lis La Servante écarlate (il était temps) de Margaret Atwood, dans la version française traduite par Sylviane Rué aux éditions Robert Laffont (divertissement, quand tu nous tiens…).

Glaciation

Posted in Promo,Vittérature par Laurent Gidon sur 30 juillet, 2020

Réserve mondiale de semences de Svalbard, au Spitzberg

Comment rendre compte d’un monde qui meurt ?
La plupart des récits post-apocalyptiques font l’impasse, comme leur genre l’indique, sur l’apocalypse elle-même pour se développer dans l’après.
La catastrophe est résumée en quelques paragraphes, quelques images lapidaires au début du livre ou du film.
On sait que ça s’est mal passé, sans détails, parce qu’imaginer le processus de l’apocalypse à l’échelle d’une planète entière, ce n’est pas facile.

Zep a assez bien joué le coup dans son The End (titre programmatique s’il en est) : une cause unique, simple, efficace, qui aurait déjà fait le boulot sur les dinosaures voici 66 millions d’années… et qui n’est pas un gros méchant météore. Pas mal.
Mais il s’agit là d’une cause extérieure.
On peut dans le même registre invoquer les aliens, les démons d’une autre dimension, une intervention divine, les radiations d’une supernova qui vient péter un peu trop près du système solaire, que sais-je encore…

Mais un monde qui s’effondre de lui-même, avec une multitude de causes contenues dans son fonctionnement-même, notre monde, quoi, comment fait-on pour le raconter ?

C’est ce que je me suis demandé, avec en plus la contrainte de ne pas dépasser 30 000 caractères.
Cela a donné Glaciation, une nouvelle que j’ai présentée au concours Plume d’Agence.

En écoutant les enregistrements réalisés par des candidats à la cryogénisation, enregistrements censés leur rappeler leur personnalité et les raisons de leur mise en sommeil, ce pour faciliter le réveil lors de leur décongélation future, nous comprenons beaucoup, sinon tout.
Par petites touches individuelles se dessinent ainsi les faux pas d’un monde qui persiste dans l’erreur jusqu’à disparaître, ne laissant que des caissons juxtaposés dans de vastes frigos automatiques.

Il y a bien sûr une histoire qui vient se plaquer là-dessus.
Je viens d’en relire les épreuves pour le Bon à Tirer (le concours est très sérieux jusque dans la qualité technique du rendu).
Il vous faudra la lire lorsque le recueil paraîtra, cet automne.
Parions que je vous préviendrai.

 

Ce qui vient et ce qu’on en fait

Posted in Promo,Réflexitude par Laurent Gidon sur 4 septembre, 2016
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Le passé me semble sujet à caution. C’est ce qu’on se raconte, avec tant de variations subjectives d’un raconteur à l’autre que… Bon, c’est le passé.
Le présent ne dure pas. Malgré la forme du mot « maintenant » – ce qui est en train de maintenir – on ne maintient pas le présent, il nous file entre les doigts, c’est déjà du passé, n’en parlons plus.
Et le futur ? Chassons d’emblée le point Lapalisse : il suffirait d’attendre assez pour que le futur devienne présent. Donc passé. Cela semble idiot, mais j’y reviendrai. Sinon, le futur, c’est ce qu’on en fait. Tous.
Si on y réfléchit, assez peu de d’événements se produisent de façon fortuite. À part la météo, la tectonique, les éruptions solaires, les chutes d’astéroïdes et les pannes (encore que, obsolescence programmée, tout ça)… cela me semble tout, corrigez-moi si je me trompe.
Le reste, la politique, la guerre, l’économie, même l’accident ou la maladie, est de notre fait, directement ou indirectement, personnellement ou globalement. Et peut donc être défait avant de se précipiter dans le présent.

Cette longue introduction pour rappeler qu’il n’y a rien de définitif ni d’inévitable dans ce qui se profile. Nos décisions modifient l’avenir à chaque seconde.
Dans son édito du We Demain n°15, François Siegel rappelle que « Non, la résignation serait notre plus grande erreur. Plus que jamais, l’antidote réside dans notre capacité à bâtir un futur désirable… »
Notre capacité, ou notre envie ?
Depuis quelque temps, des initiatives fleurissent dans le monde de la SF pour inciter les auteurs à inventer des futurs désirables. Il y a eu Contrepoint, le concours des Indés bien sûr, et ce tout nouveau Avenirs Radieux chez Rivière Blanche. En avez-vous croisé d’autres ?
Ne sont-ce que des trucs de Bisounours ? De la littérature marginale et sans poids ? Non. Il nous faut des Houellebecq pour mettre le sel sur la plaie, nous dire là où ça va mal. Mais il nous faut aussi des Éric-Emmanuel Schmitt. Et je ne cite que deux auteurs dont le talent m’a touché, vous compléterez la bibliographie. Il nous faut donner du poids aux histoires qui donnent envie de faire l’avenir au lieu de s’en défier. Décrire l’utopie, ce n’est pas ailleurs et demain, c’est ici et maintenant, sinon demain n’existera nulle part, ou sans nous.

L’avenir n’est pas qu’aux politiques, aux ingénieurs et aux financiers. Personne ne fait rien tout seul, et les politiques, les ingénieurs, les financiers, devront s’appuyer sur énormément de monde pour atteindre leurs objectifs. Faire croire énormément de monde à ce qu’ils proposent. Ou au moins compter que ce monde s’y laisse entraîner, résigné, vaincu par les histoires et les mythes qu’on lui raconte depuis des siècles.
Écrire ou filmer des histoires d’un demain qui donne envie, d’un avenir désirable, ou au moins vivable, voilà ce qui fera évoluer les croyances, les décisions, les actes. Apporter une alternative à ce qui paraît inévitable pour qu’un plus grand nombre de nos contemporains se sentent concernés, acteurs et non esclaves de ce qui vient. Réveiller l’envie de décider et agir.
C’est l’affaire des artistes, auteurs, scénaristes, mais aussi des éditeurs, des producteurs, de tous ceux qui font exister ces histoires à grande échelle, mais encore de ceux qui les lisent ou les regardent et in fine « font le marché ».
Chacun a sa responsabilité. Celui qui invente, celui qui diffuse, celui qui reçoit. Chacun, de son côté et à son niveau d’influence, agit sur ce qui vient. Arrêtons de nous plaindre, et votons par nos actes quotidiens POUR l’avenir que nous désirons. Pas contre.

Et attendre pour laisser l’avenir passer, alors ? Aussi bête que cela puisse paraître, il me semble y voir une forme de présence spirituelle au monde. Attendre, c’est le privatif a- devant le verbe tendre : celui qui attend n’est pas tendu. Il se détend, il regarde passer le temps, ne cherche pas à y imprimer sa marque, fait confiance à la bénignité des choses et des êtres.
Attendre et regarder avant d’agir, au lieu de courir et ne plus pouvoir que réagir avec un temps de retard.

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Pendant que je regarde passer le temps, je lis We Demain bien sûr, et aussi La Physique de la Conscience de Philippe Guillemant et Jocelin Morisson.

Quant à vous, lisez Dimension Avenir Radieux, ma nouvelle Sous leurs regards y est, avec plein d’autres utopies. (c’est de la promo, ça ne tache pas)

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