Comme ça s'écrit…


L’abri des regards

Posted in Réflexitude par Laurent Gidon sur 18 juillet, 2010
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Il va bientôt être de notoriété publique (quel grand mot) que je relève d’une bonne grosse dépression bien sévère : c’est le sujet de mon prochain livre.

Le prochain ? En fait, je ne sais pas. Il faut que je lui trouve encore un éditeur.
Il a de bonnes chances, quand même, puisqu’une commission d’attribution de bourses l’a trouvé suffisamment intéressant à l’état de projet pour lui consacrer un peu d’argent public. Des sous à vous, dans mon livre à moi, ça en fait un peu le livre de tout le monde. C’est exactement ce que j’avais envie d’écrire.
Un truc à moi, à chaud, qui puisse résonner chez les autres, parce qu’on est tous un peu pareils dans nos différences.

Le projet a pas mal bourlingué d’un titre à l’autre. D’abord Et ne pas s’en sortir…, puis Un jour, ça vient, et maintenant : L’Abri des regards.
Pourquoi ?
Peut-être parce que je m’y balance à nu sous les yeux de tous, malade et écrivant ce que mon cerveau malade est capable de produire, guérissant et écrivant ce que les rémissions et les rechutes me dictent.
Surtout parce que je ne cherchais pas le frisson de l’exhibition, mais la chaleur, l’acceptation, dans le regard de l’autre. Jusque dans celui, décalé, du lecteur.
Au lieu de cacher un mal si commun, au lieu de me mettre à l’abri des regards, j’ai cherché le calme dans les yeux de ceux qui acceptaient de me regarder alors que la tempête faisait rage. Et je l’ai trouvé, ce calme, cette acceptation. Ce qui me pousse encore une fois à remercier sans rien avoir à donner en échange. Être regardé pour ce que l’on est, sans fard ni rôle, c’est l’abri le plus sûr qui se puisse trouver.

Le livre n’est pas fini. Il me reste encore un peu de ménage à faire, et donc quelques pages à écrire. Je sais déjà ce qui en fera le dernier chapitre. Rassurez-vous, je vais mieux, pas question de suicide. J’ai appris pas mal de choses sur moi, sur l’humain en général, sur la vie qu’on peut mener ensemble. Mais j’ai aussi appris qu’une dépression n’est qu’une étape. On met quelque chose en lumière, on gratte une couche, et forcément une autre apparaîtra. Qui exigera sa lumière, le moment venu. D’une façon ou d’une autre. Ce sera peut-être le sujet d’un autre livre.

Si certains d’entre vous battent de l’aile, sachez que je suis avec vous. Pas devant, mais à côté. Montrez-vous, je vous regarde.

17 Réponses to 'L’abri des regards'

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  1. Charlotte said,

    J’aime bien ce dernier titre, et le lirai, une fois sorti, avec plaisir.
    Clin d’oeil!
    Charlotte

    • Don Lorenjy said,

      Merci ! Déjà un exemplaire vendu, ça peut intéresser un éditeur, tu crois ?
      Le titre peut encore changer, mais c’est vrai que je m’y sens bien dans celui-ci.

      • Charlotte said,

        Oui, bien sûr ça peut intéresser un éditeur! ^_^

  2. Lucie said,

    Wow !

    Mais ravie de cheminer avec toi 😉

    • Don Lorenjy said,

      World of Warcraft ?
      Le chemin, tant qu’y en a, ça va !

  3. cjeanney said,

    Ravie de lire ça en fait. Le chemin, oui.
    (pas la peine de répondre à mon commentaire, comme je ne dis rien ou pas grand chose, ça risque d’être coton 🙂 )

    • Don Lorenjy said,

      Le chemin, c’est bien. Tu dis ça, on le partage, on avance un peu.
      (tu vois, pas mieux)

  4. silk said,

    J’ai traversé ce genre de situation avec l’impression d’avoir l’esprit comme un yo-yo : un moment en bas, un moment un peu plus haut, avant de redescendre encore…
    Ma famille et mon entourage m’ont aidé, certains sans même le savoir et certains peut-être sans que moi je m’en rende compte, à ne pas me laisser aller à la tentation de laisser le yo-yo en bas, mais au final, la seule main qui pouvait vraiment arrêter le mouvement, c’était la mienne.
    Le plus dur, c’est d’accepter de poser le yo-yo pour passer à autre chose.

    Bon… J’espère que je n’ai ennuyé personne avec mon histoire.

    A part ça et en attendant de lire celui-ci pour lequel tu vas bientôt trouver un éditeur j’en suis sûr, j’ai, parmi la pile de livre entre lesquels je « papillone » et où se trouvent actuellement quatre des tiens, j’ai presque fini le « Chanceur » (Quel phénomène, ce Djeeb ! 🙂 L’Encourseur est aussi en attente dans la pile…) et les « Blagues ».
    A cause de l’une de ces dernières, je me demande ce qu’il peut bien y avoir « de l’autre côté du Big Bang » maintenant.
    Peux-tu écrire à ce sujet ? Merci ! 😉

    • Don Lorenjy said,

      C’est une bonne image, le yoyo. Tu as bien fait de le poser.
      Je n’ai pas réussi tout seul. De toute façon, je ne fais pas grand chose tout seul.
      Et le phénomène Djeeb, ça te plaît un peu ?

      • silk said,

        On fait rarement des choses vraiment tout seul, malgré ce que certains aiment à croire : trop de choses et de gens influent sur chacun de nous, et vice-versa donc, qu’on s’en rende compte ou pas.
        A moins de vivre en autarcie complète sur une île minuscule perdue loin de toutes côtes. Et encore, même là, je ne ferai peut-être pas de pari…!

        Djeeb…
        Je t’avoue que j’ai eu un peu de mal au début car je trouvais le perso trop égoïste, voire presque limite sociopathe avec son côté « je-me-fous-des-conséquences-de-ce-que-je-fais-si-moi-je-m’en-sors-avec-panache » et, comme on ne sait pas d’où il vient ni ce qu’il a vécu avant pour choisir de vivre ainsi, je le trouvais sur les premiers chapitres plutôt antipathique et donc très « à baffer »…
        Puis on découvre ces nombreux et surprenants talents et surtout cette étrange empathie qui lui permet de « lire » les gens. C’est ainsi qu’un zeste de mystère intéressant s’est mélé aux autres aspects semblant parfois contradictoires du personnage, au moment même où l’intrigue du roman commence à vraiment se dessiner… Et j’ai accroché.
        Mais je t’en reparle dès que je l’ai complètement fini. Promis ! 😉

      • Silk said,

        J’ai fini L’ENCOURSEUR hier au soir.
        Je l’ai largement préféré au premier. Les subtiles corrections apportées au personnage changent finalement « beaucoup » de choses dans la façon de le percevoir… 😉 Je me demande maintenant comment un lecteur qui aurait attaqué les aventures de Djeeb par L’ENCOURSEUR appréhenderait le « phénomène » en débutant LE CHANCEUR ?
        Comme je l’ai écrit dans la Taverne, tu as gagné un Djeebiste de plus avec L’ENCOURSEUR !
        Mais maintenant, ce Djeebiste, comme bien d’autres je suppose, attend la suite avec impatience ! 🙂
        Où Djeeb laissera-t-il son sac la prochaine fois ??!

      • Oph said,

        Ce qui est amusant, c’est que j’ai eu le ressenti inverse : au début du Chanceur, Djeeb m’intriguait (bon, il se la pétait un peu, aussi, mais ça semblait justifié au vu de ses compétences), puis je me suis attachée à lui et à sa philosophie hors norme.
        C’est dans l’Encourseur qu’il m’a davantage énervée.

        Dans tous les cas, il reste un héros à suivre !

    • Don Lorenjy said,

      Bien vu, le Djeeb « à baffer » du début.
      En fait, le personnage initial l’était encore plus, mais je l’ai corrigé parce que je ne me voyais pas passer tout l’été avec un type aussi insupportable. Pas assez corrigé, on dirait.
      Tu me diras ce que tu penses de l’Encourseur sous cet aspect.

      • silk said,

        Plus « à baffer » qu’il ne l’est maintenant ?
        Et bien…! Ca devait être quelque chose ! 😉 🙂

      • Don Lorenjy said,

        Insupportable !

  5. Lunatik said,

    J’ai prêté mon Blaguaparts tout neuf à un pote en pleine descente .
    C’est un fan de fantastique, je lui ai dit : « Tiens, prends ça, c’est bon pour ce que t’as ».
    Aujourd’hui, je n’ai toujours pas récupéré mon bouquin mais, petite consolation, le gars ne s’est pas pendu. C’est que le remède ne devait pas être si mauvais.
    J’ai plus qu’à me commander un nouvel exemplaire.

    • Don Lorenjy said,

      Arf, je devrais t’en envoyer un. Mais je n’en ai plus…
      Essaye de te le faire rembourser par la sécu !


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